L’objectif de cette étude était d’étudier les effets des pratiques, de la composition du paysage ou de leurs effets combinés sur les communautés de pollinisateurs dans les parcelles du site atelier BACCHUS (voir Expérimenter à l'échelle des paysages).
Les pollinisateurs ont été échantillonnés à l’aide de pièges de différentes couleurs, installés à raison d'un piège par parcelle pendant 48h en avril 2019. Au total, 219 insectes pollinisateurs, ont été collectés (abeilles, bourdons, syrphes). Ces faibles effectifs sont en grande partie liés aux températures relativement basses de ce début de saison.
Les résultats indiquent que le mode de gestion dans la parcelle (biologique ou conventionnel) n'a pas d'effet sur l'abondance des pollinisateurs (figure ci-dessous), de même que la proportion d’habitats semi-naturels dans le paysage (surfaces de bois, prairies etc.).
En revanche, la richesse spécifique du couvert végétal des inter-rangs a une influence positive sur l’abondance des pollinisateurs (voir figure ci-dessous), probablement du fait de l'augmentation des probabilités de rencontrer des ressources florales dans la parcelle.
L’augmentation de la proportion de surfaces en agriculture biologique dans le paysage entraine une diminution du nombre de pollinisateurs mais uniquement dans les parcelles conduites en viticulture conventionnelle et pas en viticulture biologique, où le nombre de pollinisateurs reste inchangé en moyenne.
Enfin, nous avons constaté une diminution du nombre de pollinisateurs piégés dans les paysages présentant une plus forte proportion de surfaces en agriculture biologique, mais uniquement dans les parcelles conduites en viticulture conventionnelle. Aucun effet des proportions en AB n'a été détecté sur les abondances de pollinisateurs piégées dans les parcelles conduites en AB (voir figure ci-dessous).
Ce dernier résultat nous pousse à croire à un détournement des pollinisateurs des parcelles en agriculture conventionnelle vers les parcelles en agriculture biologique dans les paysages présentant des surfaces importantes en agriculture biologique. Les parcelles en AB joueraient ainsi un rôle de "refuge". Les résultats de cette étude sont basés sur un petit jeu de données et devront être confirmés par d’autres études.
Les résultats présentés sont issus des analyses préliminaires réalisées dans le cadre du stage de licence de Zoé Nadot. Des analyses plus poussées, intégrant notamment les autres campagnes de piégeage de l'année et les données de richesse spécifique, seront conduites prochainement et permettront de conclure de manière plus arrêtée.
Cette opération est financée avec le concours d'Ecophyto dans le cadre du projet DEPHY EXPE OPERA.