Le site atelier BACCHUS biodiversité et viticulture s'intéresse à la dynamique de la biodiversité dans les paysages viticoles et propose plus généralement d'évaluer les performances agronomiques et environnementales des systèmes viticoles en conditions réelles de production.
Un dispositif expérimental pensé à l'échelle des paysages viticoles
Au-delà des pratiques viticoles à l'échelle de la parcelle, nous nous intéressons aux effets de la structure des paysages viticoles sur la dynamique de la biodiversité et les services écosystémiques qu'elle supporte. En effet, la structure du paysage viticole influence fortement la dynamique de population ou le comportement d'une large gamme d'espèces. On sait par exemple que les habitats dits "semi-naturels" (HSN) tels que les bois, les prairies et les haies hébergent une diversité importante de vertébrés et d'invertébrés qui, par ailleurs, rendent des services importants, comme la régulation naturelle des ravageurs. Alors, comment organiser des paysages viticoles pour concilier production agricole et préservation de la biodiversité?
Pour répondre de manière robuste à cette question, un dispositif expérimental pensé à l'échelle des paysages est mis en oeuvre sur le site atelier BACCHUS en échantillonnant annuellement des parcelles viticoles localisées le long de deux gradients paysagers non-corrélés: un gradient de proportion d'habitats semi-naturels et un gradient de proportion d'agriculture biologique (dans un rayon de 1 km autour de chaque parcelle).
Un gradient de proportion d’habitats semi-naturels
Les habitats semi-naturels jouent un rôle important dans le maintien de la biodiversité d’arthropodes dans les paysages, en hébergeant souvent au moins un stade de leur cycle de vie. Ces milieux, moins perturbés que les espaces agricoles, offrent des ressources nécessaires à la survie d’un grand nombre d’espèces, à condition d'être présents en proportions suffisamment significatives pour les espèces considérées.
Le gradient d'hétérogénéité paysagère mis en oeuvre dans le dispositif expérimental permet ainsi d'observer les performances des systèmes viticoles dans des contextes paysagers plus ou moins denses en HSN : une parcelle viticole entourée de prairies et de forêts peut-elle mieux réguler les pressions en tordeuses de la vigne qu'une parcelle entourée de vignes?
Un gradient de surfaces croissantes en habitats semi-naturels - bois, prairies - pour étudier les systèmes viticoles
Un gradient de proportion de viticulture biologique
Les pratiques agricoles constituent un facteur particulièrement structurant pour les communautés d’auxiliaires et la régulation naturelle, notamment les pratiques de fertilisation, de lutte phytosanitaire, de travail du sol, les variétés cultivées… Il a ainsi été montré que les systèmes en agriculture biologique hébergent en moyenne 1,3 fois plus d’espèces à l’échelle parcellaire.
Ce gradient paysager permet de répondre à la question des conséquences du déploiement de l'agriculture biologique à l'échelle d'un territoire sur les performances des systèmes viticoles. Ceux-ci hébergent-ils plus de biodiversité? Sont-ils plus impactés par les maladies de la vigne du fait d'un moindre recours aux traitements phytosanitaires?